Une parenthèse familiale dans ma vie à la campagne

Aurélie alias "Oh really"L'humeur du jour, Le quotidien

Il y a quelques jours, j’ai dû dire au revoir à ma cousine après presque 3 semaines passées ensemble. La larme à l’œil, je suis repartie dans ma voiture alors qu’elle montait dans son bus pour Brisbane.
Comme moi quelques années auparavant, elle est venue en Australie avec un Working Holiday Visa. Elle en revanche, va repartir en France sans l’idée derrière la tête d’y revenir pour les beaux yeux d’un australien.
C’était si bon d’avoir un peu de famille autour de moi. J’ai pu lui montrer mon nouvel environnement et partager avec elle mon nouveau mode de vie.
Même si l’endroit est selon elle magnifique, pas certaine cependant qu’elle ait envie d’adopter une vie de bohème à la campagne. L’écart entre mon style et mon train de vie à Paris l’a impressionnée.
Un sentiment que partage l’une de mes voisines. Bill étant particulièrement sociable, c’est grâce à lui que nous rencontrons le voisinage. Lors d’une soirée qui ne devait être qu’un court apéro, nous avons discuté des heures avec elle et son compagnon ainsi qu’un couple d’amis de Sydney venus me rendre visite. Difficile pour la voisine de comprendre comment j’ai pu faire le saut entre une vie à Paris et une vie à Valla. Droit dans les yeux, elle m’a dit que ça n’allait pas être facile et qu’il allait me falloir beaucoup de courage. Changement de pays, de langue et de culture dans une Australie loin des grandes villes et des autres expatriés.

“Ce que disent les autres compte mais qu’en est il vraiment de mon ressenti par rapport à cette nouvelle vie ?”

Je me dis chaque jour que j’ai une chance incroyable. Je vis à quelques minutes d’une plage magnifique, immense, et souvent déserte. L’eau est chaude et transparente, on surfe dans l’océan, et quand on souhaite une mer moins agitée, on peut faire trempette dans les mares formées grâce au rochers.

J’habite avec l’homme que j’aime (qui lui aime beaucoup ses petites poules) dans une petite maison pleine de charme et de détails minutieux. Je n’ai pas de loyer à payer et le propriétaire des lieux – le père de mon homme – n’est autre qu’une personne charmante et intelligente avec qui il est agréable de discuter et de passer du temps.

Le climat est pour l’instant toujours agréable alors que nous sommes au beau milieu de l’automne. Le soleil tape fort pendant la journée et les soirées commencent tout juste à se rafraîchir. Sous un ciel étoilé, toutes sortes d’insectes et d’animaux nocturnes se livrent à un concert de sons variés. Et pendant la journée, il est possible de rencontrer wallabys, perroquets colorés, serpents et kookaburras.

Grâce à nos poules, nous avons chaque jour des œufs fraîchement pondus. Faute de pouvoir encore pleinement récolter les futurs légumes que nous avons semés, nous pouvons en revanche profiter des goyaves, macadamias, fruits de la passion et ananas du pauvre qui ont été plantés dans le jardin bien avant notre arrivée. Plus tard, nous aurons citrons, mangues, fraises, nèfles et peut-être d’autres agréables surprises.

Après avoir énuméré tout ça, j’espère ne pas risquer le désabonnement à ma newsletter si j’ose dire que parfois je ne suis pas complètement sereine. La vie en huit clos avec deux hommes australiens plus âgés n’est pas toujours évidente. Ça parle de projets de travaux, de constructions et d’achats. J’ai parfois le sentiment d’être un peu dépassée par mon anglais et la technicité de certains propos.

Je fais des rêves sur mes études, ma carrière et mon ancien travail où j’angoisse d’être en précarité. Au réveil je me sens coupable de ne pas avoir d’emploi. Comme s’il était ancré en moi le fait que ne pas travailler c’était se marginaliser.
A propos du travail justement, j’ai fait deux services dans un café à quelques kilomètres de chez moi. Malheureusement d’après la manager nous entrons dans l’arrière saison et la café est de moins en moins fréquenté. Une façon de m’expliquer qu’elle se réjouissait de m’avoir dans les parages en cas de besoin mais qu’elle n’avait pas de travail permanent à me proposer. C’est dommage, ça aurait été idéal. Pendant le peu de temps où j’y ai travaillé j’ai rencontré des gens intéressants et cultivés. J’ai l’impression que contrairement à la ville la plus proche où les gens m’ont l’air un peu rustres, Valla est le genre d’endroit où les gens sont venus habiter pour fuir les villes. Malheureusement, beaucoup semblent être à la retraite. J’ai des doutes sur la possibilité de rencontrer ma futur meilleure copine dans les environs proches.
Pour finir sur une touche positive, j’ai beau ne pas avoir d’emploi ici au moins je n’ai pas le temps de m’ennuyer. J’ai dix milles projets en tête et quelques uns écrits sur ma liste des choses à faire. Couture, confection de confitures avec les fruits du jardin, fabrication de paniers en feuille de palmier, mobiles en coquillages et autres loisirs créatifs.

Maintenant que ma cousine n’est plus là, je vais essayer de m’investir un peu plus dans la recherche d’un petit job, l’élargissement de ma vie sociale (j’ai commencé le yoga à Valla Beach) et les travaux manuels. Une façon de combler le vide qu’elle a laissé après son départ.
J’ai hâte de recevoir mes prochains invités. D’ailleurs les amis, vous venez quand ?