Ce rendez-vous devait se dérouler en deux parties. J'allais d'abord avoir un entretien avec un agent de l'immigration, puis, si je remplissais les critères requis, j'allais devoir passer un test de connaissances sur l'Australie.
Je ne me suis pas vraiment inquiétée pour l'entretien. Dans la lettre de convocation, il était écrit que j'allais devoir parler de mon application à la citoyenneté, qu'on allait vérifier mes documents d'identification, prendre une photo de moi, et s'assurer que j'étais en mesure de passer le test de connaissances. La personne qui m'a reçue, a juste vérifié mon passeport et mon permis de conduire et m'a demandé, avec un sourire entendu, si j'avais l'intention de quitter le territoire dans les prochains mois. Je lui ai rendu son sourire en répondant que non, je n'avais aucun projet de voyages dans un avenir proche (les frontières sont toujours fermées à cause du Covid).
Le test était la partie qui m'inquiétait le plus. Tout le monde me disait que c'était facile, ce qui me donnait une raison supplémentaire d'angoisser à l'idée d'échouer. Il y avait vingt questions à choix multiples sur des sujets tels que l'Australie et sa population, les principes de la démocratie, le gouvernement australien, la constitution, la mise en place des lois et les valeurs de l'Australie. J'avais révisé pendant une semaine et passé et repassé les tests d'entraînement. Pour l'obtenir, je devais avoir 75% de bonnes réponses dont 100% concernant les valeurs australiennes. De mémoire, j'ai eu comme types de questions :
Ça s'est passé au Conseil municipal. C'est la maire qui a animé la cérémonie. Nous avons eu le choix de prêter serment devant dieu ou de nous abstenir. Voici les mots que j'ai dû prononcer :
From this time forward, I pledge my loyalty to Australia and its people, whose democratic beliefs I share, whose rights and libertes I respect, and whose laws I will uphold and obey.
J'aime ces deux pays. J'ai pu garder ma nationalité française et je pense que je resterai toujours une française pour les australiens. Même si la plupart d'entre eux m'ont accueillie à bras ouverts, j'ai eu droit la dernière fois à une petite réflexion qui ne me fera jamais oublier d'où je viens : "Est-ce que obtenir la citoyenneté australienne signifie que l'on va dorénavant te comprendre lorsque tu parles ?". Peut-être que je ne maîtrise pas encore l'humour australien... Je serai toujours en partie française du fait de ma culture, de mon attachement à la gastronomie et au vin bien sûr, mais surtout du fait de mon fort accent (que je ne cherche plus à cacher car il est très apprécié).
La vrai question maintenant est de savoir si, une fois en France, j'aurai l'air d'une vraie aussie.