Le titre fait rêver, mais la réalité l’a été un peu moins. Voilà maintenant une semaine que je suis revenue du Vietnam, en vacances jusqu’au 11 septembre, je commence seulement à réapprécier mon mode de vie à l’australienne.
Je suis partie 20 jours début Août, retrouver ma meilleure amie de Paris, son copain d’origine vietnamienne, ainsi que la fille et l’ami de ce dernier. De Hanoï, nous sommes partis marcher dans les rizières de Sapa, naviguer sur les eaux émeraudes de la Baie d’Halong, visiter les tombeaux et la Cité interdite de Hué, déambuler sous les lampions colorés de Hoï An, bronzer sous le soleil Nha Trang pour arriver à Saïgon d’où j’ai repris mon avion pour Brisbane. Malgré des moyens de transport parfois inconfortables et quelques repas composés d’aliments un peu douteux nous avons passé de merveilleuses vacances.
Nous avons fait de très belles rencontres, vu de magnifiques paysages, partagé des moments agréables, fait de belles découvertes culinaires… et nous avons beaucoup ri. C’était tellement bon de pouvoir rire de choses stupides qui ne demandaient aucun effort de concentration ni de compréhension. Pendant tout ce temps j’ai pu mettre mon cerveau en vacances. Pouvoir dire tout ce que je veux sans penser aux fautes de langage et aux lacunes de vocabulaire.
En plus de pouvoir parler dans ma langue maternelle, j’étais avec des amis. Je pouvais être moi-même sans avoir peur d’être jugée sur mes capacités à m’exprimer dans une langue étrangère. Je n’étais plus la fille réservée que je suis en Australie qui préfère parfois se taire plutôt que d’être incomprise ou de dire quelque chose qui n’a rien à voir avec la conversation.
Pour réaliser tout ça, il a fallu que je revienne en Australie. Le pauvre Simon a du supporter mes sautes d’humeur liées aux frustrations de ne plus pouvoir m’exprimer comme j’avais pu le faire durant ces 20 derniers jours. Ces problématiques liées à l’aménagement du bus m’ont parue bien dérisoires alors que mes pensées vagabondaient encore loin en Asie. J’ai réalisé à quel point avoir de bons amis ici me manquait cruellement. Appeler les gens qu’on aime fait toujours beaucoup de bien mais ça n’égale pas les bons moments partagés ensemble. Ceux qui ont lieu autour d’un repas, d’un verre, lors d’une promenade ou d’une visite. Ces autres moments où l’on paraisse en discutant de tout et de rien.
Passer ces quelques jours un peu durs, les choses ont commencé à aller mieux. Quitter un lieu de vacances comme le Vietnam pour un lieu paradisiaque comme l’Australie, quoi demander de plus ? J’ai ici un adorable australien toujours là pour prêter une oreille attentive à mes états d’âme, des gens accueillants, une végétation tropicale, un climat agréable, une mer bleue et transparente, le surf toujours dur à pratiquer mais qui importe peu lorsque des dauphins un peu curieux s’approchent à moins de 4 mètres… Un quotidien bien loin de celui-ci que mes compagnons de voyage ont retrouvé en retournant à Paris. Ici je me sens bien, loin du métro malodorant, des bureaux d’où l’on ne voit même pas la couleur du ciel et des visages sans joie que l’on croise sur les grisâtres trottoirs parisiens.
J’admets en revanche avoir sous-estimé l’importance d’entretenir une vie sociale équilibrée quelque soit sa localisation dans le monde. Parler une autre langue apporte sa part de difficulté dans le processus. C’est sûrement une des plus importantes parts du défi en venant ici. Passer cette épreuve, j’ose espérer que j’aurai fait le plus gros.
Cependant d’ici 4 mois, il y a de grande chance pour que je quitte Byron Bay, mon école sera finie et Simon et moi allons essayer de vivre dans une région où l’immobilier est plus abordable qu’ici. Niveau vie sociale, j’aurai alors tout à recommencer…